Sabine Sicaud

La jeune fille est blanche,

elle a des veines vertes
aux poignets, dans ses manches
            ouvertes.

 

On ne sait pas pourquoi
elle rit. Par moment
elle crie, et cela
            est perçant.
 
Est-ce qu’elle se doute
qu’elle vous prend le cœur
en cueillant sur la route
            des fleurs ?
 
On dirait quelquefois
qu’elle comprend des choses.
Pas toujours. Elle cause
            tout bas.
 
« Oh ! ma chère ! oh ! là là...
... Figure-toi... mardi
je l’ai vu... j’ai rri. » — Elle dit
            comme ça.
 
Quand un jeune homme souffre,
d’abord elle se tait :
et ne rit plus, tout
            étonnée.
 
Dans les petits chemins
elle remplit ses mains
de piquants de bruyères,
            de fougères.
 
Elle est grande, elle est blanche,
elle a des bras très doux.
Elle est très droite et penche
            le cou.

In De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir (1898)

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